Humeur de merde, je préviens!

Salut à tous

Je profite d'une soirée d'associabilité complète (les anciens colocs s'en rapellent peut-être, ces fameuses journées où je m'enfermais pendant deux ou trois jours...), pour écrire ici et donner des news. Le moral étant qualifiable de "de merde", ce qui ne signifie pas "vacillant" ou "au plus bas" mais bien "de merde", je ne garantis pas que cet article soit au goût de tous. À ceux qui sont aussi allergiques au style http://www.mylifebymyself.com/, je conseille de continuer leur tournée des blogs vers une autre page ou de fermer la fenêtre.

Ceci étant dit, allons-y.

"Transamerica", Duncan Tucker, http://www.transamerica-movie.com/

Commençons par le taff. J'en ai trop marre. C'est simple, c'est net: marre.
La rentrée c'était il y a deux semaines. Aucune nouvelle du prof. Par contre je vais devoir gérer des soucis administratifs parce que je dois présenter un article dont je suis auteur principal mais que je N'AI PAS écrit à un colloque où mon inscription s'est perdue. Je crois donc que je vais arrêter de croire qu'un projet enfin complet va arriver et que en répondant aux petits taffs qu'il me donne super rapidement ça va s'améliorer, et taffer pour moi. En substance cela se raménera à préparer Cranfield, UK, en continuant d'étudier les législations française et québécoise, et l'évaluation environnementale en général. Ce sera quasiment tout ce que je pourrais présenter cette année. Ma foi, je me dis aussi qu'à 22ans à Bac +4 je ne suis pas en retard, et qu'au pire cette année tranquille n'était pas complètement déméritée. J'aurai au moins découvert ce pays.

http://www.u-m-p.org/

http://www.parti-socialiste.fr/

Guillaume.
J'avais dit que je vous en parlerai. On n'est plus ensemble, ça n'a duré que quelques jours. À cela, plusieurs raisons que je n'ai pas envie de toutes expliquer, toujours à cause du même problème d'ailleurs: mon blog est public. Mais ce qui me semble important à retenir, c'est déjà qu'il me paraît dur d'avoir une relation avec un québecois. On ne se comprend pas toujours quand on parle, et on ne fait pas passer les même messages de la même façon. Cela mène à quelques quiprocos pas toujours agréables. Second point, je suis d'un égoïsme sans égal. Je ne cherche dans une relation que ce qui me satisfait moi, je suis incapable de faire des efforts pour apporter à l'autre ce qu'il m'apporte. Tant que l'autre l'accepte tant mieux, mais sinon je prefère être seul. Cela veut-il dire que je finirai vieux garçon célibataire parce que je ne sais pas construire une relation? Non je ne pense pas. C'est en partie lié à l'environnement local je pense. À Montpellier, j'étais chez moi. J'avais mes repères, mes relations, mes échapattoires, mes possibilités d'être seul. Ici c'est tout à fait différent. Je me sens étouffé trop vite et de façon incohérente. Mon cerveau réclame sa dose de repos, ses moments de solitude, ses instants de rêve. Je n'ai eu que des relations très courtes ici et certaines plutôt glauques. Mais c'est ce que je cherche et qui me satisfait pour le moment.

"Porno Graphique", Mylène Farmer, Laurent Boutonnat

".. Et quand ma langue se délie...
C'est l'éloquence de mes silences
Là, sur ton orifice ami...
Je m'immisce dans ta pénombre,
Et, là, je fais le tour du monde..."

Sinon j'ai de gros remerciements à faire. À la Manue's Team de Montpellier et à Delphine. J'ai reçu une lettre de Delphine qui m'a beaucoup touché, je tacherai d'y répondre rapidement. Il est important de voir que des relations entamées il y a si longtemps peuvent être aussi tenaces. Je souhaite bonne route à Delphine, la seule petite amie que j'ai eu et que j'aurai probablement jamais. Je ne doute pas de la voir dans quelques années en train de diriger sa classe de gamins, et retrouver son mari le soir, telle sa vie rêvée... Quand à la Manue's Team, ben ils ne pouvaient pas faire mieux! J'ai reçu hier un colis pour mon annif avec des petits mots de tout le monde (sauf une absence remarquée qui me laisse penser qu'il est des esprits revenchards et tenaces), des news croustillantes, des photos et et et.... une bouteille de Get 27! Ha que de souvenirs de la Villa Rouge, de soirées à s'acharner à la play 2 en chantant KEAN...! Ce groupe-là me manque beaucoup. Je vous appelle dés que je peux en attendant un moment où je serais moins en rogne catégorie "j'ai envie de mordre tout le monde". Mais sachez que l'attention m'a beaucoup touché.

"Maman, essaie d'imaginer le monde de l'autre bord. Imagine que tous les livres, tous les magasines, tous les journaux, toutes les émissions de télévisions, tous les films au cinéma, te disaient que toi, tu devrais être homosexuelle, et que tu sais que ce n'est pas pour toi...

- Tais-toi, tu es fou!

- Tu sais ce qui est fou? C'est qu'après toutes ces années, j'essaie encore de justifier ma vie, ça c'est fou."

Au delà de tout cela, je sais une chose, c'est que je ne suis pas réellement bien en ce moment. Il y a beaucoup de raisons à cela. Le dépaysement, le fait que mon homosexualité me fatigue en ce moment (je vais m'expliquer), le froid notamment, l'absence de taff aussi... Il me manque un noyau gay (à tous ceux qui sont de mes amis et qui viennent de hausser les yeux à cette phrase, vous n'avez rien compris à tout ce que j'essaie d'expliquer depuis si longtemps). Pourquoi ça? Parce que j'ai besoin de parler à des gens comme moi. À des gens qui ne me jugent pas, ou ne se posent pas de question sur ce que je suis et comment je le vis. De pouvoir trouver naturel que je mate un mec ou que j'ai tel fantasme, sans que ce soit source de rire, ou de simple interrogation. NATUREL quoi. Je ne reproche rien à personne, même si j'imagine que certains doivent se sentir visés. J'essaie de me comprendre c'est tout. Je sais que tous les gens qui m'entourent ont de bonnes intentions. Mais on a tous des moments où on sent que quelque chose part en vrille malgré notre entourage, pour moi il passe en ce moment. Je crois que je suis en saturation de justifications. Je suis moi. J'ai mes aspects névrotiques (tout va bien pour eux, ils vous remercient), et il faut faire avec. Je n'ai jamais fait souffrir personne par plaisir, j'assume mes choix la plupart du temps (sauf quand il s'agit d'arrondir les angles, ce qui se revèle souvent desastreux), alors permettez moi d'être moi. Avec mes défauts. Avec mes névroses. Avec mes silences.
PS/ Après une discussion avec Audrey, il me paraît important de m'expliquer mieux. Les gens que je côtoie ici m'apportent beaucoup. Je les adore. Ils ont des personnalités différentes, souvent enrichissantes. On a tous des parcours atypiques, des vécus très différents et on apprend beaucoup de cela. Je passe beaucoup de temps avec vous, parce que je suis BIEN avec vous. Non je ne suis pas stigmatisé. Oui je peux parler de moi sans problème. Ce qui n'empêche un besoin humain, celui de parler à des personnes qui nous ressemblent, qui sont passés par les mêmes doutes, les mêmes questionnements, les mêmes peurs, puis les mêmes découvertes! C'est cela qui me manque maintenant. Mais ce serait à moi de développer des connaissances gay, et je n'en fais pas l'effort non plus. Donc restez comme vous êtes. Et surtout ne m'en veuillez pas.


Guillaume vient d'appeler. On devait se revoir après notre rupture et ça fait deux semaines que je repousse la rencontre. On verra si ce soir je suis capable d'être honnête avec lui et avec moi. J'en doute.
PS/ Guillaume est venu ce soir, et on a pu reparler, c'était cool. Il a même réussi à me faire sourire et c'était pas gagné ce soir. Je lui devais de se revoir pour avoir mis fin à notre relation de façon pas très classe. C'est un pti gars bien. Bonne route à toi (avec ton hot policeman ;-) ).

L 'HORLOGE, Beaudelaire

Horloge !  dieu sinistre, effrayant , impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cour plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;

Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison,

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte , Maintenant dit : je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta  vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto  memor !
(Mon gosier de métal parle toute les langues.)
Les minutes, mortel folatre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !

Souviens toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi,
Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi !
Le  gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !) ,
Où tout dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! "

Sur ce, après cet article merveilleux respirant la joie de vivre, la sympathie et la sociabilité, je vous souhaite une bonne journée ou soirée... Désolé si ne serait-ce qu'un seul de mes mots a blessé quelqu'un.

Je vous embrasse
(et notamment Célia à qui je n'ai pas donné de news depuis longtemps.)

David L. 

Comments

[lepetitloup]

On en a deja parlé et g aussi l'impression de vivre ce que tu vis. Se retrouver parmi pratiquement que des heteros alors qu'on a ete habitué a notre vie gay montpellieraine. Dc parfois c normal de peter les plombs, moi ca m'est arrivé il y a quelques jours et apres 4 jours enfermés ds ma chambre ca va mieux lol et demain direction la plage histoire de sortir un peu :)
Bisous

[chrisse]

en effet, je connais ce manque de noyau gay et je commence tout juste a m'en constituer un moi qui arrive à Paris. Dur de ne pas partager ce que l'on est vraiment !!

[audrey]

en effet tu sais faire preuve d'un profond egoisme mais aussi d'un aveuglement remarquable.